Soyons honnêtes : on a tous déjà entendu les blagues sur à quel point on peut être insupportable juste avant nos règles. Tu sais, celles où on rigole en disant qu’on a envie de tout casser ou de tuer tout le monde. Mais voici la vérité : se sentir comme si on allait exploser avant ses règles, ce n’est pas normal. C’est peut-être plus sérieux que tu ne le penses. Tu pourrais avoir le TDPM.
C’est quoi le TDPM ?
Le TDPM, ou trouble dysphorique prémenstruel, est une condition qui touche certaines personnes dans la semaine ou les deux semaines avant leurs règles, lorsque les niveaux d’hormones chutent après l’ovulation. C’est différent du SPM (syndrome prémenstruel) classique : les symptômes sont bien plus intenses et peuvent vraiment impacter ta vie quotidienne.
Quels sont les symptômes ?
Les recherches sur le TDPM sont encore limitées, mais voici quelques symptômes couramment associés :
- Sautes d’humeur intenses : Un moment, tout va bien, et l’instant d’après, une tristesse ou une dépression accablante prend le dessus.
- Irritabilité extrême : Ce n’est pas juste des sautes d’humeur. Même les petites choses peuvent te faire sortir de tes gonds.
- Anxiété ou paranoïa : tu peux te sentir stressée, paranoïaque, ou comme si tu perdais le contrôle de tes émotions.
- Brouillard mental : Difficulté à te concentrer, oublis fréquents ou prises de décisions compliquées.
- Crises de panique : Battements de cœur accélérés, difficulté à respirer, et sentiment d’être totalement dépassée.
- Fatigue et manque d’énergie : Même après une bonne nuit de sommeil, tu te sens épuisée.
- Envies alimentaires : Besoin de manger certains aliments ou épisodes de suralimentation pour tenter de te sentir mieux.
- Troubles du sommeil : Difficulté à t’endormir ou à rester endormie, ce qui rend les choses encore plus dures.
- Amplification des troubles existants : Si tu souffres déjà d’anxiété ou de dépression, le TDPM peut aggraver ces symptômes.
Suis-je à risque ?
On ne connaît pas encore exactement la cause du TDPM, mais voici quelques facteurs de risque possibles :
- Traumatismes passés ou troubles anxieux : Avoir vécu des événements traumatisants ou souffrir de troubles anxieux peut augmenter le risque de TDPM.
- Tabagisme : Les fumeuses, surtout celles qui ont commencé à l’adolescence, ont un risque accru de développer le TDPM. Même après avoir arrêté, certains effets peuvent persister. Mais arrêter reste une bonne idée !
- Obésité : Un indice de masse corporelle (IMC) élevé est lié à un risque accru de symptômes de SPM et TDPM.
- Génétique (en cours d’étude) : Certaines études suggèrent qu’il pourrait y avoir un lien héréditaire, avec des gènes liés à la sérotonine et aux œstrogènes en cause.
Comprendre ces facteurs peut aider à déterminer ce qui pourrait contribuer au TDPM et te guider vers le soutien dont tu as besoin.
Comment gérer le TDPM ?
Bien qu’on ne puisse pas encore prévenir le TDPM, il existe des moyens de le gérer efficacement grâce à des changements de mode de vie et des traitements médicaux.
Approches non médicales
- Bouge ! : L’exercice régulier, même une simple marche, peut améliorer ton humeur grâce aux endorphines.
- Mange intelligemment : Intègre des glucides complexes, des protéines ou des aliments riches en calcium dans ton alimentation. Les suppléments comme la vitamine B6 ou le gattilier (Vitex agnus-castus) peuvent aussi aider.
- Gère le stress : Essaie des techniques de relaxation comme le yoga, la méditation ou des exercices de respiration.
Options médicales
- Médicaments pour l’humeur et l’anxiété :
- Inhibiteurs de recapture de la sérotonine (IRS) : Ces médicaments agissent rapidement sur les symptômes du TDPM et peuvent être pris à certains moments du cycle pour limiter les effets secondaires comme la nausée.
- Benzodiazépines (BZDs) : Elles peuvent aider pour l’anxiété sévère ou les problèmes de sommeil, mais doivent être utilisées avec prudence pour éviter la dépendance.
- Traitements hormonaux pour les cas sévères :
- Suppression de l’ovulation : Des traitements comme les agonistes de GnRH ou les hormones synthétiques comme le Danazol peuvent réduire les symptômes, mais peuvent entraîner des effets secondaires nécessitant des compléments.
- Pilules contraceptives : Certaines pilules, surtout celles avec moins de jours sans hormones ou contenant de la drospirénone, se sont avérées efficaces pour le TDPM.
Cherche de l’aide
Le TDPM peut être difficile à vivre, mais tu n’es pas seule. Jusqu’à 5 % des femmes en âge de procréer en souffrent. Si tu ressens ces symptômes, parles-en à un professionnel de santé. Des solutions existent, et tu n’as pas à faire face à tout ça seule. Tes émotions sont valides, et de l’aide est disponible.
References
Mishra S, Elliott H, Marwaha R. Premenstrual Dysphoric Disorder. [Updated 2023 Feb 19]. In: StatPearls [Internet]. Treasure Island (FL): StatPearls Publishing; 2024 Jan-. Disponible sur: https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK532307/